Frédéric Fromet
Ça Fromet !
Ça Fromet !
Frédéric Fromet n'a pas cherché le titre de son album bien loin. Frédéric se serait nommé Froment, gageons que nous aurions eu droit à une formule du genre « La galette de Froment », voire « Le Froment, c'est maintenant ». « Ça Fromet ! », donc, contient 17 chansons. Où tout le monde en prend pour son grade, écrirait un gratte-papier ô combien inspiré (qui pourrait même ajouter qu' « avec des textes ciselés et une sensibilité à fleur de peau, Frédéric Fromet est un artiste décalé et plein d'auto-dérision à qui l'on donnerait le bon dieu sans confession et qui pourtant tire à boulets rouges sur tous les travers de notre société dans un opus jubilatoire qui devrait être remboursé par la Sécurité Sociale tant il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas »). L'album s'ouvre sur « Je suis bobo ». A son descriptif fouillé, on devine une charge autobiographique. Une façon de dire « Maintenant que je me suis bien foutu de ma tronche, je vais pouvoir m'occuper de la vôtre... ». Le festival peut alors battre son plein. Au tableau de chasse : les provinciaux (« Chez les bouseux »), les mômes insupportables (« Morveux »), le jargon d'entreprise (« Les jeunes cadres dynamiques »), les footeux (« Shoote, shoote, shoote »), les joggeurs (« Je cours »), les chanteurs rive gauche qui roulent les r (« La Chanson Française »), l'extrême-droite (« Mawine Le Peigne »), l'extrême-gauche (« Je suis plus de gauche que vous »), la foire des intermittents du spectacle (« Juillet à Avignon »), le trop bio pour être vrai (« C'est du bio »), la société numérico-débilo-narcissique (« A cause d'un clic » et « Le Siècle des Lumières »). Trois chansons sont directement inspirées par une actualité récente. « Coulibaly Coulibalo » rend hommage aux victimes des attentats perpétrés contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher en janvier 2015 et se conclut par « Les fous de Dieu sont des tocards »... « Gad Elmallette » évoque une vedette qui aime sa banque en France tout en fraudant le fisc avec des placements en Suisse (révélés par le journal Le Monde en février 2015). Enfin, « Badaboum lé péti yélico » s'inspire de cet accident d'hélicoptères en mars 2015 au cours du tournage d'une émission de télévision qui vend du temps de cerveau disponible. L'album se termine sur un enregistrement live lors de la tournée des 20 ans des Ogres de Barback, avec lesquels Frédéric Fromet chante « J'ai tout plein d'amis au Medef ». Les Ogres de Barback, justement, ont signé les arrangements musicaux et joué sur tous les morceaux. Tant et si bien qu'on entend du violoncelle, de la contrebasse, du violon, de la scie musicale, du trombone, du tuba, de la basse, du piano, de la trompette, des guitares de toutes sortes, des chœurs, etc. François Marnier, compagnon de scène de Frédéric Fromet, a joué de l'accordéon pour attirer les vieilles et fait des chœurs pour attirer les gamines. A noter que les superbes illustrations de la pochette et du livret sont l'œuvre d'Aurel, sollicité pour son univers proche de celui de Frédéric à travers ses dessins de presse. Effectivement, « Ça Fromet ! ».Date de sortie
06/11/2015
Référence du disque
FROM01
Code prix
1R012
N° de code barre
3760063731156
cd 17
CD digifile 2 volets - livret 20 pages