Pierre Perret
Chansons nouvelles
Chansons nouvelles
Difficile de donner une suite à un album aussi aboutit que l’excellent La cage aux oiseaux. Pourtant, en 1974, la trajectoire artistique de Pierre PERRET a de quoi rassurer, le bonhomme étant presque toujours parvenu, année après année, album après album, à peaufiner son style et à enrichir son univers. Pas vraiment de quoi douter de la capacité du chanteur à poursuivre sa progression vers les firmaments artistiques.
En effet, il n’y règne pas la même passion et le même souffle poétique que dans son devancier. A l’image de "Le lit", le propos parait un tantinet plus ampoulé, limite pompeux. Au détour du refrain, on a même parfois le sentiment d’empiéter sur l’univers de Michel SARDOU. "Mère Noel" se montre encore plus sirupeux, en proposant un mélange de candeur, d’humour un peu facile et de gentilles polissonneries. Les rires et la gaieté exprimés sur "Suzanne" semblent un peu forcés, et ne sonnent pas avec le même naturel qu’habituellement.
On pourrait également trouver que "Le Plombier", déroule un humour qui manque parfois de légèreté et lorgne vers la facilité. Dans le meilleur des cas on pourrait estimer que cela semble assez convenu.
Je concède que ce constat est un peu sévère, car jamais on ne sombre jamais réellement dans le mauvais ou le ridicule. Mais nous ne sommes pas aux niveaux de finesse et d’émotion dans lesquels Pierre PERRET nous avait transporté avec La cage aux oiseaux. Et s’ils sont bien présents, les bons moments se mélangent à des morceaux bien plus dispensables qui rendent l’ensemble moins impactant, moins convaincant.
On peut toutefois louer de réels petits moment de bonheur au détour de "Mon Pierrot", un Tango doté de chœurs d’une suavité totale, qui sent bon le faubourg parisien. Et également de deux des titres Bonus que l’on peut trouver en marge de cet album. Tout d’abord "Electra", un récit futuriste qui développe une légèreté et une fraîcheur très agréable. Un titre que l’on peut également trouver sur le 45T "A poil", sorti en 1974. Et enfin, le plus languissant et émouvant "Un chagrin d’amour" qui se trouve sur le 45T "Ne partez pas en vacances" (1974).
Mais cela reste peu au regard de l’attente suscitée par le précédent opus de Pierre PERRET. Et cet album, très correct et composé de chansons solides, pâtit de sa proximité temporelle avec son auguste devancier.
Pourtant, comme c’est une habitude avec le Pierrot, la diction et les arrangements sont cristallins, limpides, ce qui procure un confort et un plaisir d’écoute immense. Un peu trop convenu et terne, cet album est dénué de ce petit supplément d’âme qui lui aurait permis d’exhaler toute ses qualités. On peut émettre l’hypothèse que le chanteur, qui venait tout juste de sortir son premier livre, Adieu Monsieur Léautaud, n’était pas concentré à 100% dans ce Le Plombier.
Source : Nestor – Forces Parallèles / Nightfall
Date de sortie
20/10/2023
Référence du disque
ADEL22
N° de code barre
3760063731811
cd 15
Album numérique 15 titres
Existe en version numérique uniquement